L'intelligence artificielle a fait trembler le monde en 2023 et risque de faire d'autant plus parler d'elle en 2024. Et pour cause, de plus en plus d'outils et d'applications se basent sur l'IA pour rendre l'exécution des tâches toujours plus rapide, toujours plus efficace, toujours moins énergivore. En ce sens, l'intelligence artificielle cause déjà bien des inquiétudes auprès de certains professionnels comme les rédacteurs web ou encore les graphistes. Cependant, le meilleur (le pire ?) est à venir !
En effet, l'IA risque de bouleverser le net tel que nous le connaissons depuis 25 ans, et à travers lui, les moteurs de recherche notamment. Grâce à l'intégration de l'IA aux SERP, la navigation risque d'être très différente à partir de maintenant, et la façon de se référencer pour les entreprises également. Alors faisons le point sur l'IA et la façon dont elle risque de bouleverser le monde d'internet.
Les différents types d'IA disponibles depuis 2022/2023
En 2022/2023, plusieurs types d'intelligence artificielle (IA) sont disponibles au grand public, chacun ayant des applications spécifiques et des caractéristiques distinctes. Voici quelques-uns des principaux types d'IA :
IA faible (ou étroite) : Cette forme d'IA est conçue pour effectuer une tâche spécifique. Elle ne possède pas la capacité de généraliser ses compétences à d'autres domaines. Exemples : systèmes de recommandation, chatbots, reconnaissance vocale.
IA forte (ou générale) : L'IA forte possède une intelligence similaire à celle d'un être humain et peut exécuter n'importe quelle tâche intellectuelle. Elle a la capacité de comprendre, apprendre et s'adapter à différents domaines. Bien qu'elles ne soient pas complètement encore au point ces IA se développeront de plus en plus à l'avenir
Apprentissage supervisé : L'IA est formée sur un ensemble de données étiquetées, où les entrées et les sorties sont associées. Elle utilise ces exemples pour faire des prédictions ou prendre des décisions. Exemples : reconnaissance d'image, traduction automatique.
Apprentissage non supervisé : L'IA est formée sur des données non étiquetées, et elle doit découvrir des modèles et des relations par elle-même. Elle est utilisée pour l'exploration de données et la détection de motifs. Exemples : regroupement, réduction de dimension.
Apprentissage par renforcement : L'IA apprend en interagissant avec un environnement et en recevant des récompenses ou des sanctions. Elle cherche à maximiser les récompenses au fil du temps. Exemples : jeux, robots autonomes.
Réseaux de neurones artificiels : Inspirés du fonctionnement du cerveau humain, ces modèles sont utilisés pour des tâches complexes. Inclut des architectures comme les réseaux de neurones profonds (deep learning). Exemples : réseaux de neurones convolutionnels (CNN) pour la vision par ordinateur, réseaux de neurones récurrents (RNN) pour le traitement du langage naturel.
IA éthique et responsable : Intègre des principes éthiques dans le développement et l'utilisation de l'IA pour garantir la transparence, la responsabilité et la justice. Vise à minimiser les préjugés et à assurer la prise de décision équitable.
IA embarquée : Intégrée dans des appareils et des systèmes pour fournir des fonctionnalités intelligentes localement, sans nécessiter une connexion constante à Internet. Exemples : assistants vocaux sur les appareils mobiles, voitures autonomes.
IA quantique : Utilise les principes de la mécanique quantique pour effectuer des calculs plus rapidement que les ordinateurs classiques. En cours de développement, avec des applications potentielles dans la résolution de problèmes complexes.
Ces catégories ne sont pas mutuellement exclusives, et de nombreuses applications d'IA peuvent combiner plusieurs approches pour atteindre des résultats optimaux. L'évolution rapide de la technologie signifie également que de nouvelles avancées et catégories d'IA peuvent émerger au fil du temps.
Les IA génératives de texte, comme ChatGPT, et les modèles génératifs d'images, tels que MidJourney, entrent généralement dans la catégorie des modèles d'apprentissage profond, en particulier dans le domaine du traitement du langage naturel (NLP) pour les modèles génératifs de texte et de la vision par ordinateur pour les modèles génératifs d'images.
IA générative de texte : Les modèles tels que GPT (Generative Pre-trained Transformer) utilisent des architectures de réseaux de neurones profonds, en particulier des transformers, pour générer du texte de manière cohérente et contextuellement appropriée. Ils sont souvent entraînés sur de vastes ensembles de données pour apprendre des modèles linguistiques complexes.
Modèles génératifs d'images (comme MidJourney) : Ces modèles utilisent généralement des architectures de réseaux de neurones profonds, tels que les GAN (Generative Adversarial Networks) ou les VAE (Variational Autoencoders), pour générer des images réalistes à partir de données d'entraînement. Ils peuvent apprendre à créer de nouvelles images en assimilant les caractéristiques et les structures présentes dans les données sur lesquelles ils ont été formés.
Ces modèles génératifs peuvent être considérés comme des sous-catégories de l'apprentissage profond, qui est lui-même un sous-ensemble de l'intelligence artificielle. Ils utilisent des techniques avancées pour apprendre à générer des données qui ressemblent à celles sur lesquelles ils ont été formés. Ces modèles ont des applications diverses, de la création de contenu artistique à l'amélioration des systèmes de recommandation et de la compréhension du langage naturel.
En 2023, le nombre d'outils basés sur l'IA s'élève à plusieurs milliers, variant dans différents domaines d'activité.
Quels changements liés à l'IA prévoir sur internet ?
Certaines de ces intelligences artificielles modifient déjà en profondeur certains métiers. Mais d'après moi, c'est internet tout entier qui risque de subir un grand bouleversement dans les mois à venir. En effet, on connaît déjà l'intelligence artificielle générative du moteur de recherche Bing, et on sait que Google intègrera bientôt le SGE à son SERP dans tous les pays du monde.
La disparition de l'utilité du SEO et des sites internet ?
Concrètement, en quoi la fusion entre IA générative et moteur de recherche va-t-elle tout changer ? Et bien tout simplement parce que les utilisateurs n'auront plus besoin de naviguer entre plusieurs sites web pour chercher une réponse.
Ils poseront une question dans le moteur de recherche, ou effectueront une commande via un prompt (consigne donnée à l'IA) et le moteur de recherche sera en mesure de répondre de manière précise et complète à la question de l'internaute même si le contexte donné est vraiment particulier. En ce sens, l'utilisateur du moteur de recherche n'aura plus besoin de naviguer parmi les sites web classés par le moteur de recherche. Si la réponse fournie par le moteur de recherche lui convient, il pourra tout simplement quitter le navigateur.
Cet aspect remet en question les fondements d'internet et des moteurs de recherche. Initialement prévus pour classer le contenu, ceux-ci seront en mesure de répondre directement à une question. Les professionnels qui jusqu'alors créaient des sites et travaillaient leur référencement en proposant du contenu de valeur, ne trouveront alors plus forcément de trafic via ce biais, ils ne feront qu'alimenter l'IA grâce à leur contenu. Est-ce donc la fin du SEO et de la création de site internet ? Ou ces domaines seront-ils profondément modifiés pour pouvoir être valorisés par l'IA ?
La monopolisation du trafic par les moteurs de recherche liés à l'IA
Vous l'aurez compris, si le moteur de recherche affiche directement les réponses en s'inspirant des sites et des contenus publiés sur internet, cela signifie que les utilisateurs ne visiteront plus les sites en question. Le moteur de recherche va donc s'approprier une grande partie du trafic web sur les requêtes avec des intentions de recherche d'informations. Les utilisateurs n'auront plus à se donner la peine de chercher une réponse parmi plusieurs sites, et les moteurs de recherche, bien qu'ils continueront d'afficher leurs sources, donneront directement réponse à l'internaute afin de réduire les intermédiaires entre la recherche et la réponse.
Pour les éditeurs de sites web, cela signifie donc une perte globale de trafic puisque la majorité de celui-ci se contentera de la réponse donnée par le moteur de recherche et son IA générative. Seuls les mots-clés à intention commerciale pourront peut-être passer outre, dans le cas où l'internaute cherche un produit à commander, ou un commerce dans lequel se rendre. Dans ce cas, il se peut que la navigation soit maintenue jusqu'au site commercial sur lequel réaliser la transaction. Dans le cas des requêtes informatives en tout cas, on peut s'attendre à ce que l'IA monopolise le trafic, et cet aspect rebat clairement les cartes du SEO !
Les résultats de recherche, comme réponse directe plutôt que comme classement du contenu
Par l'intégration de l'IA aux moteurs de recherche, on change également clairement le sens même du moteur de recherche. Initialement, ces technologies avaient pour objectif de parcourir le contenu, de le comprendre, pour pouvoir le classer et le mettre à disposition des internautes de façon claire et intuitive dans les SERP. Aujourd'hui, le moteur de recherche a pour objectif d'explorer, de comprendre le contenu, pour pouvoir le traduire dans des réponses personnalisées à même les SERP. Les contenus et pages web seront toujours classées et affichées, mais l'utilisateur n'aura nul besoin de les visiter la plupart du temps.
Le moteur de recherche ne se contente donc plus de proposer une page de résultats, mais de proposer directement le résultat en question. Et ça, ça change tout pour les éditeurs de site, qui devront soit accepter que leur contenu soit utilisé par l'IA qui leur vole leur trafic, soit refuser que l'IA utilise leur contenu mais prendre un retard phénoménal sur des technologies qui ne sont pas prêtes de reculer.
En 2024, on peut donc s'attendre à ce que l'internet tel que nous le connaissons soit profondément bouleversé et changé. Pour les éditeurs de site, et pour les agences de SEO et les professionnels du webmarketing, ces changements risquent de demander une forte capacité d'adaptation. Le but ? Y survivre ! Affaite à suivre !
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